ANALYSER UNE CARTE
Qu'est-ce qu'une carte ?
Une carte est une représentation plane, réduite, simplifiée et conventionnelle de la Terre ou d’une portion de l’espace terrestre. Il s’agit d’un support pour localiser des informations.
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La Terre étant ronde (ou presque), le cartographe est contraint de "projeter" son image sur la surface plate du papier. Il existe différents types de projections, qui provoquent toutes des distorsions dans la représentation.
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La carte est donc un modèle réduit qui possède une échelle, qui mesure le rapport entre l’image et la taille réelle de l’objet représenté. L’échelle peut être indiquée de façon numérique (1 : 10 000 ou 1 / 10 000) ou graphique (par un talon).
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La carte ne peut pas représenter l’intégralité du réel : son auteur doit donc faire des choix et trouver un juste équilibre entre exhaustivité (volonté de tout dire) et lisibilité, expressivité (volonté d’exprimer quelques idées fortes).
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La carte est un outil de communication visuelle et elle appartient au monde de l’image. Elle se construit donc avec des signes conventionnels (des figurés) qui sont expliqués en légende. Elle suit ainsi des règles et des contraintes qu’il faut maîtriser tant pour comprendre une carte que pour en construire. Par exemple, le nord est par convention représenté en haut ou encore la carte respecte le langage cartographique.
A quoi sert une carte ?
Une carte a pour but de visualiser dans l’espace une information ou un phénomène.
Il s’est d’abord agi de connaître son territoire, d’abord pour le revendiquer comme sien et pour le protéger. Une des premières missions des cartes a ainsi été de préparer la guerre (stratégies militaires, alliances) ou la paix (traités de paix avec fixation des frontières).
Une carte permet aussi au pouvoir politique, en lien avec le recensement, de mieux administrer ses territoires : cadastre pour gérer la propriété foncière et immobilière, levée d’impôts, découpage de circonscriptions électorales,…
La carte a enfin eu et garde un rôle dans l’aménagement du territoire. C’est un outil d’aide à la décision pour savoir quels espaces mettre en valeur, comment, avec quels aménagements, etc.
La carte a également une valeur pédagogique car elle permet de transmettre facilement une information spatialisée. Ça a été très tôt le cas des cartes qui permettaient aux marchands de se repérer sur leur route.
Cependant, elle est parfois utilisée comme outil de conviction, de revendication, de manipulation, de propagande. De fait, au cours de l’histoire, les cartes ont toujours été utilisées comme des armes de pouvoir.
En effet, une carte est toujours subjective car elle nécessite des choix (information représentée et mode de représentation) qui, même s’ils sont faits après une réflexion honnête, reflètent en partie la vision du monde personnelle du cartographe.
Différents types de cartes pour représenter différents types de données
Il existe des cartes inventaires ou descriptives : elles sont généralement utilisées comme une simple banque de données. Ce type de cartes fait surtout appel à la vision fine de l'image. Ce ne sont généralement pas ces cartes que l'on vous demandera d'analyser.
Le plus souvent, vous serez confronté à des cartes ou croquis d’analyse ou de synthèse qui permettent à l'utilisateur de traiter des données, c'est-à-dire de faire des comparaisons, de comprendre les logiques de répartition, d’établir des relations spatiales, etc. On peut distinguer ces cartes selon leur thème : cartes météorologiques, historiques, économiques, sociologiques, démographiques (population, densité, routières, etc.), etc. On distingue les cartes analytiques qui se focalisent sur un phénomène des cartes synthétiques qui peuvent combiner plusieurs faits géographiques et sont le résultat d'une réflexion problématisée.
Différentes techniques cartographiques
Analyser une carte
Étape 1 : Identifier ce que cherche à représenter la carte pour la comprendre
Pour cela, il faut lire le titre ; regarder l’orientation et l’échelle ; puis la nomenclature de la carte (noms de lieux inscrits) puis la légende en la mettant en lien avec la carte.
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Identifier le type de projection et l’espace représenté : planisphère ? continent ? pays ? région ? commune ? = savoir caractériser l’échelle de représentation : échelle mondiale, continentale, nationale (petite échelle) ou régionale, locale (grande échelle)
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Déterminer le type de carte : carte descriptive, analytique ou synthétique ?
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Identifier la méthode de représentation cartographique utilisée : carte par aires, points, symboles,...
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Identifier le phénomène cartographié et les informations que donne la carte. Il est bon de savoir replacer ces informations dans une thématique étudiée en classe, au sein de leur problématique.
Étape 2 : Dégager les principales informations de la carte en décrivant les phénomènes repérés
Il faut toujours partir du plus général pour aller au plus particulier.
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Commencer par résumer le principal enseignement que donne la carte en une ou quelques phrases.
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Ensuite, entrer dans le détail : selon les cas, vous pouvez :
- Décrire avec plus de précision le phénomène repéré
- Mettre en évidence de grandes logiques spatiales : on peut ainsi par exemple repérer sur la carte de grands ensembles ayant des caractéristiques communes. Cela pourrait permettre de réaliser un petit schéma qui simplifie la carte et dégage l’essentiel
- Apporter quelques nuances en montrant qu’à une échelle plus petite, certaines zones échappent à la règle générale.
Dans ces descriptions, il faut se montrer à la fois précis (citez la carte, nommez les régions dont vous parlez, etc.) et ordonné (du plus général au plus particulier, du plus grand au plus petit, de la droite à la gauche, etc.).
Étape 3 : Interpréter les informations à l’aide de vos connaissances
Il s’agit ensuite (ou éventuellement en même temps que l’étape 2 si vous organisez bien votre propos) d’interpréter l’organisation de l’espace que vous avez mise en évidence en décrivant la carte. Il faut alors mettre en relation les données du document et vos connaissances pour comprendre les phénomènes. Vous pouvez ainsi trouver des facteurs naturels, historiques, économiques, sociologiques, démographiques, etc.
Vous pouvez également étayer votre commentaire de connaissances complémentaires, notamment chiffrées sur les phénomènes représentés.
Étape 4 : Critique de la carte
LA CARTE EST UN DOCUMENT HUMAIN REALISE SUITE A DES CHOIX : CETTE SUBJECTIVITE LA REND TOUJOURS CRITIQUABLE
Il peut être bienvenu de mettre en évidence les limites de cette carte. Par exemple :
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La source est-elle fiable ?
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La carte n'est-elle pas trop ancienne (les données sont obsolètes) ?
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Elle ne montre qu’une grande/petite échelle alors que le phénomène se lirait mieux à une échelle plus petite/grande (ex : échanges de marchandises en France et non en Europe ou dans le monde, dans le cadre de la mondialisation). Une étude multiscalaire (avec en complément des cartes à d'autres échelles) aurait pu être intéressante.
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Le type de projection n'est pas adapté à une bonne lecture du phénomène
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Elle ne cartographie par certaines informations complémentaires qui auraient été utiles pour mieux comprendre le phénomène = la grille de lecture choisie n'est pas la plus pertinente ou n'est pas suffisante.
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Les figurés sont-ils bien choisis ? (Quels autres choix aurait-on pu faire ?) La légende bien organisée ?
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Les informations représentées sont-elles bien choisies ? Que manque-t-il ? (ex : facteurs explicatifs)
Un super site internet pour regarder les cartes différemment : Néocarto :
Carte en aires (ou en plages) : elle délimite des états de surface et l’extension de certains phénomènes
Carte en aires (ou en plages) : elle délimite des états de surface et l’extension de certains phénomènes.
Carte par anamorphose : on attribue à chaque région représentée sur la carte une superficie non pas proportionnelle à sa superficie métrique dans la réalité, mais proportionnelle à une autre donnée, ici le nombre de personnes sous-nourries.
Carte en aires (ou en plages) : elle délimite des états de surface et l’extension de certains phénomènes
Carte montrant les prévisions météorologiques pour la France le 28 août 2012.
Carte de la densité de population en Aquitaine.
Carte représentant les principales religions dans le monde.
Carte montrant les prévisions météorologiques pour la France le 28 août 2012.
Elle donne aux navigateurs les sondes et les isobathes (profondeur de l'eau), les dangers (récifs, hauts-fonds, épaves, munitions immergées), la réglementation maritime, la signalisation maritime (phares, balises, bouées) et les amers.
La carte OACI (Organisation de l'aviation civile internationale) est utilisée par les pilotes pour le vol à vue. Obligatoire en version papier à bord de tout avion, elle est la référence pour tout pilote souhaitant survoler le territoire français. Elle fournit une multitude d’informations aéronautiques nécessaires au bon vol : les règles de survol, la liste des obstacles et représentation ponctuelle ou encore la liste de fréquences d’information de vol.
Elle comporte les limites administratives, les villes, les réseaux hydrographiques, les caractéristiques physiographiques, parcs, monuments, routes, voies ferrées, aéroports, bâtiments, la couverture végétale permanente… Elle donne aussi les courbes de niveau (altitude) et un estompage qui les rend plus intelligibles.
Elle donne aux navigateurs les sondes et les isobathes (profondeur de l'eau), les dangers (récifs, hauts-fonds, épaves, munitions immergées), la réglementation maritime, la signalisation maritime (phares, balises, bouées) et les amers.
Chaque pays a tendance à réaliser des cartes centrées sur son propre territoire, ce qui amène à voir les phénomènes sous un angle différent. L'Australie serait-elle plus au centre du monde que la France ? ;-)
Le chômage est ici représenté à l'échelle des zones d'emploi. La donnée cartographiée est en fait l'évolution du taux de chômage entre le dernier trimestre 2012 et le dernier trimestre 2015. Les zones en bleu sont celles qui ont connu une hausse du chômage ; celles en jaune et en orange ont connu une baisse du taux : entre 0,1 et 0,6 points de pourcentage pour les zones en jaune, entre 0,6 et 1,2 points de pourcentage pour celles en orange.
Cette représentation choisit de représenter les bases américaines par des flèches et non par des figurés ponctuels, imaginant ce que donnerait une attaque de l'URSS par toutes les troupes déployées dans le monde en même temps. Il s'agit naturellement d'une carte de propagande dans le cadre de la guerre froide, visant à diaboliser l'adversaire.
Chaque pays a tendance à réaliser des cartes centrées sur son propre territoire, ce qui amène à voir les phénomènes sous un angle différent. L'Australie serait-elle plus au centre du monde que la France ? ;-)
La cartographie des zones inondables permet ainsi de savoir où accepter ou non de nouveaux permis de construire, qui inciter à se reloger ou encore où mettre en place un PPRI (plan de prévention de risque des inondations) pour anticiper la catastrophe et s'y préparer.
La cartographie du risque est toujours primordiale pour la prévention de l'aléa et la gestion des catastrophes.
La cartographie de la violence et des actes de délinquance permet de mieux cibler leur prévention et d'organiser les forces de police de façon logique et adaptée.
La cartographie des zones inondables permet ainsi de savoir où accepter ou non de nouveaux permis de construire, qui inciter à se reloger ou encore où mettre en place un PPRI (plan de prévention de risque des inondations) pour anticiper la catastrophe et s'y préparer.